AP | 22.11.06 | 14:03
JOHANNESBURG, Afrique du Sud (AP) — La naissance d’un bébé devrait être un moment de joie. Mais en Afrique, environ 300.000 nouveau-nés meurent chaque année quelques heures seulement après leur arrivée au monde, selon un rapport publié mercredi.
Ils sont en outre un million à être mort-nés, ainsi qu’1,1 million à décéder avant même d’atteindre leur premier mois. Pourtant, avec 1,39 dollar (environ un euro) par personne, 800.000 nourrissons pourraient être sauvés chaque année, observe le Partnership for Maternal, Newborn & Child Health, une coalition rassemblant instituts de recherche, gouvernements et institutions comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le rapport précise que plus des deux tiers des décès de nouveau-nés pourraient être évités avec des mesures simples, dont la plupart sont déjà mises en place dans les pays africains, mais toujours pas accessibles aux plus pauvres.
Intitulé "Opportunités pour les nouveau-nés africains", le document se base sur des données provenant de 46 pays et dresse un tableau sombre, avec une moyenne de 41 décès pour 1.000 naissances, un taux identique à celui de l’Angleterre il y a un siècle.
Sur les vingt pays ayant le risque le plus élevé de décès néonatal ou dans les 28 premiers jours de la vie du bébé, quinze se situent en Afrique. C’est au Liberia que la situation est la plus critique, avec 6,6% des bébés mourant avant leur premier mois. Par comparaison, ce chiffre est de 0,4% au Royaume-Uni et aux Etats-Unis et de 0,2% au Japon. Même en Afrique du Sud, pays relativement riche, le taux, de 2,1%, n’a pas évolué depuis plus de dix ans.
Le rapport explique que la naissance, le premier jour et la première semaine sont les moments les plus critiques dans la vie du nourrisson et de sa mère. Pourtant, moins de la moitié des Africaines font l’objet de soins appropriés pendant l’accouchement ou après la naissance de leur enfant. C’est également un moment crucial pour éviter la transmission du VIH entre mère et enfant.
Les infections, la prématurité et une détresse respiratoire sont les trois principales causes du décès d’un nouveau-né. Les enfants de faible poids sont particulièrement vulnérables. Dans la plupart des cas, leur poids est dû à une mauvaise croissance in utero, généralement à cause de la mauvaise santé de la mère.
Si l’impact du sida et des facteurs macro-économiques ont parfois été cités pour expliquer ces faibles progrès, le rapport pointe du doigt les failles des programmes gouvernementaux. Il souligne qu’au lieu de se concentrer sur la réduction des décès néonatals, ils se focalisent sur les causes de décès après le premier mois, comme la pneumonie, la diarrhée, la malaria ou des maladies pouvant faire l’objet d’une vaccination.
Le document ajoute que les deux tiers des décès de nouveau-nés pourraient être évités si des mesures essentielles, comme la présence d’une aide compétente au moment de l’accouchement, le traitement rapide des infections des nourrissons et la formation des mamans sur l’hygiène, l’allaitement et le maintien au chaud de l’enfant, étaient prises dans 90% des cas.
L’assistance est particulièrement cruciale: en effet, plus de la moitié des bébés africains décédant à la naissance le font à la maison, n’arrivant même pas jusqu’à un hôpital. Dans certains pays, comme l’Ethiopie, les mères ont accouché chez elles dans 95% des cas de décès du nourrisson. AP
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