Un réseau qui vaut de l’or
Très étroitement encadré par l’Association des anciens, le réseau compte 43.000 inscrits, présents dans tous les métiers de l’entreprise et dans tous les pays industrialisés.
Face à un ralentissement du marché du travail, les HEC ont deux bonnes raisons de ne pas trop s’en faire. La première est le prestige du diplôme, dont le rayonnement continue d’occulter celui des autres « business schools » : sur les 380 étudiants reçus cette année (ce qui représente un taux d’admission de 9,1 %, le plus élitiste de toutes les écoles de commerce), seuls 6 ont finalement fait faux bond à HEC, l’un d’entre eux lui préférant Normale sup et les 5 autres l’Essec. C’est moitié moins que les années précédentes. La deuxième couche du blindage est le réseau des anciens, fort de ses 43.000 diplômés. Un réseau pléthorique, donc, présent dans tous les métiers de l’entreprise et tous les pays industrialisés, et très étroitement encadré par l’Association des anciens. « Plus d’une centaine de structures gravitent autour de l’Association », note le PDG de Condé Nast France Xavier Romatet, qui la préside depuis juin 2008. Environ 40 groupements professionnels, 25 groupements régionaux, 60 groupements internationaux, plus une myriade de clubs sportifs ou culturels constituent à eux tous un maillage dense et un filet de protection d’autant plus efficace en cas de coup dur que la solidarité des HEC est forte. Ainsi, dans chacun de ces groupements sectoriels ou géographiques, un cotisant de l’Association est-il chargé de jouer les bons Samaritains en tant que « relais carrière ». Mais l’Association, qui emploie 17 permanents, ne s’en tient pas là. HEC fait partie, aux côtés d’autres prestigieux établissements tels que l’X, Centrale, l’ENA, l’ENS, la London School of Economics, Sciences po et l’Insead, des 19 écoles partenaires du « job board » manageurs. com, qui met en relation plus de 10.000 CV et 2.500 recruteurs.
Le « mentoring »
Parallèlement, Xavier Romatet et son équipe travaillent d’arrache-pied pour substituer à l’ancien système de parrainage, qui vivotait depuis une quinzaine d’années, un autre outil, dit de « mentoring », se voulant beaucoup plus performant. « Notre objectif est à terme de faire émerger un millier de mentors, qui donneront des conseils personnalisés à des populations ciblées : jeunes, seniors, dirigeants en manque de coachs, créateurs d’entreprise », explique Alain Nebout, le directeur du pôle Carrières. Même les réseaux sociaux à finalité professionnelle, type LinkedIn ou Viadeo, sont soigneusement décortiqués par les anges gardiens de la communauté HEC, pour voir comment ces sites très fréquentés par les lecteurs d’« Hommes et Commerce » (la revue interne de l’école) pourraient s’articuler avec l’indispensable annuaire des anciens.
Mais attention, prévient Xavier Romatet : « Avoir accès à un réseau, quel qu’il soit, et en bénéficier, suppose pour commencer un investissement personnel. »Envoyer une poignée de cartes de voeux au moment de la trêve des confiseurs ne suffit pas. Avis à tous les jeunes diplômés qui seraient tentés de faire l’impasse sur les 145 euros de cotisation annuelle.
Y. V . , Les Echos
[ 23/09/09 Les Echos ]
Pour en savoir plus – http://www.lesechos.fr