Emploi – Le boom des sites d’emploi
Les sites dédiés à l’emploi enregistrent des fréquentations record. Ils sont plusieurs centaines sur la Toile. Comment choisir le bon ?
Le chômage explose, leur succès aussi. Les sites d’emploi ont vu leur fréquentation augmenter de 45% en mai 2009 par rapport à mai 2008 selon une étude récente du cabinet ComScore. Année après année, Internet s’impose comme le support numéro un pour la recherche d’emploi. Aujourd’hui, 95% des offres d’emploi s’y trouvent. «Ne pas s’en servir, c’est se priver du meilleur levier pour décrocher un poste», résume Xavier Peillon, responsable marketing pour le groupe Adecco. Selon une étude de l’Apec réalisée en avril 2009, 64% des recrutements de cadres ont été effectués à la suite d’une annonce parue exclusivement sur le web, contre 3% uniquement dans la presse papier, 14% sur les deux supports et dans 19% des cas, aucune annonce n’a été publiée. «En trois ans, je n’ai pas passé une seule annonce sur papier», indique Eric Hauptmann, directeur du cabinet solution RH.
Plusieurs millions de visiteurs par mois
Parmi ces sites, figurent en bonne place les portails généralistes. «Ils concentrent la quasi-totalité des annonces sur Internet», affirme Eric Hauptmann. Selon Médiamétrie, Pôle-emploi.fr (ex-anpe.fr) se hisse en tête, avec 4 935 000 visiteurs uniques en mai 2009. «Je le classe cependant à part, car il assure aussi la gestion administrative des dossiers de demandeurs d’emploi», souligne à juste titre Jean-Pascal Szelerski, directeur des services web de l’Apec. Monster.fr, Keljob.com (1), Cadremploi.fr (1) et Apec.fr affichent des performances flatteuses, avoisinant le million de visiteurs par mois (voir infographie ci-dessus). Egalement très fréquenté, Régionsjob.com décline ses offres localement (estjob.com, pacajob.com, centrejob.com, etc.). Il est à noter que ces sites généralistes disposent chacun de leur «clientèle». Ainsi, selon un chasseur de tête, sur Cadremploi.fr affluent la plupart des cabinets de recrutement tandis que l’Apec attire plutôt les chefs d’entreprise. «Leur problème, c’est que l’on y retrouve beaucoup d’annonces et donc beaucoup de réponses. Une candidature se retrouve noyée parmi toutes les autres», estime Dominique Galet, directeur des systèmes d’information chez Michael Page, cabinet de recrutement. Selon lui, mieux vaut opter pour des sites qui proposent des moteurs de recherche avancés afin de cibler au mieux sa prospection. Et de miser aussi sur les sites spécialisés par métier.
Chaque secteur dispose de son site dédié
L’informatique dispose par exemple du site Lesjeudis.com ou 01net.com, le BTP de Faditt.com, les commerciaux de vendeuronline.fr ou jobvente.com, la banque et la finance de Jobfinance.com ou Lesechos.fr, l’immobilier de Batiactu.com ou Lemoniteur-emploi.com, etc. Leur intérêt : proposer des offres très ciblées et généralement bien renseignées. «Il en existe sans doute plusieurs centaines, mais je suis souvent déçu de leur faible trafic», souffle toutefois Eric Hauptmann. «L’idéal, c’est de combiner les sites généralistes et spécialisés pour déployer à la fois des filets de grosse et petite maille», suggère Dominique Galet. Ainsi, la pêche promet-elle d’être bonne.
Du bon usage des réseaux
Enfin les offres d’emploi ne sont pas tout. «Il faut être visible sur les réseaux professionnels de type Linkedin ou Viadeo. Les cabinets de recrutement les consultent beaucoup», glisse Dominique Galet. Comme le note ce dernier, les profils peuvent être valorisés par les commentaires bienveillants de collègues ou d’anciens supérieurs. Cette piste sera notamment privilégiée par ceux qui, déjà en poste, sont dans une recherche passive d’emploi. «Ils se rendent ainsi visibles auprès de recruteurs potentiels tout en prenant moins le risque que leur démarche soit mise à jour par leur employeur», souligne Dominique Galet. Il est vrai qu’à la différence d’une inscription à un site d’emploi, le salarié pourra prétexter vouloir simplement échanger avec des confrères… En tout bien tout honneur.
Attention cependant à bien gérer son image sur ces sites socioprofessionnels. Les profils comportent des champs personnels à remplir notamment Facebook.fr. «Dans plus de 60% des cas, le recruteur ‘googlise’ les candidats afin d’obtenir des informations qualitatives sur eux», précise Jean-Pascal Szelerski. Mieux vaut dans ce cas bien être au fait des renseignements privés que l’on porte à la connaissance de tous. Des photos de soirées arrosées ou des révélations sur la vie intime des personnes ne valoriseraient sans doute pas une candidature.
(1) Les sites internet Cadremploi et Keljob appartiennent au groupe d’annonces et de services Adenclassifieds (contrôlé à 83% par le Groupe Figaro).
Par Fabien Fournier (lefigaro.fr)
29 juillet 2009