Déclaration
Ecole de médecine de Djibouti et Faculté de médecine de Sousse
Un jumelage garantissant la qualité de l’enseignement à l’EMD
Source: http://www.lanation.dj
7 novembre 2007
L’organisation Mondiale de la Santé accorde une importance considérable au développement des ressources humaines, la faisant bénéficier de la plus haute priorité dans ses projets de développement en appui aux pays. Cela s’est illustré clairement lors des travaux du comité régional de la Méditerranée Orientale de l’Organisation lors de sa dernière session. En outre, le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé de 2006 a comporté une analyse détaillée de la situation des travailleurs de santé à travers le monde, couplée à une évaluation précise de cette composante essentielle des systèmes nationaux de santé. Dans sa conclusion, le rapport a mis en exergue la carence aigue en ressources humaines en quantité et en qualité dans la plupart des pays en développement, en ce sens que le déficit aigu qui nécessite d’être immédiatement résorbé, représente plus de 4 millions de cadres médicaux, paramédicaux et administratifs. Il existe dans les 22 pays de la Région de la Méditerranée Orientale plus de deux millions de travailleurs de santé pour une population de près d’un demi milliard. Compte tenu des disparités entre les pays, les projections de l’Organisation Mondiale de la Santé montrent qu’il est nécessaire de doubler les effectifs actuels pour atteindre la moyenne idéale pour tous les pays qui est d’environ 10 travailleurs de santé pour 1000 habitants.
Ce rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé a eu pour effet d’amener l’Assemblée Mondiale de la Santé à considérer la décennie 2006-2015 comme une période stratégique durant laquelle les efforts nationaux et régionaux devront être intensifiés en vue de mettre en valeur l’élément humain sur tous les plans. Ces efforts consistent notamment en la contribution de la communauté internationale au renforcement du programme de développement des capacités institutionnelles des différents pays surtout ceux qui souffrent d’un manque en compétences et expertises professionnelles en qualité et en quantité et ce en conformité avec les besoins essentiels des communautés pour l’atteindre de l’objectif de la santé pour tous.(…)
Le fait que l’Organisation Mondiale de la Santé soit parmi ceux qui ont contribué au projet de création et de mise en place de l’Ecole de Médecine de Djibouti constitue un motif de fierté pour nous. En effet, l’Organisation ne s’est pas arrêtée au fait de saluer l’idée, de la défendre et de la promouvoir mais elle a contribué à sa concrétisation sur le plan technique, de la programmation de l’enseignement et la mobilisation des ressources financières. Dans ce cadre, l’Organisation Mondiale de la Santé a mis à la disposition du pays en 2006 une équipe d’experts de haut niveau qui ont mené une étude de faisabilité de la création d’une école de médecine à Djibouti. Les résultats de cette étude ont été encourageants dans la mesure où elle a montré l’existence des moyens nécessaires pour l’enseignement théorique et clinique et mis en exergue les répercussions positives de la mise en place de cette institution sur l’amélioration de la qualité des soins de santé et la contribution au développement économique et social. L’Organisation a également facilité le recrutement d’enseignements dotés d’une haute compétence et d’une haute expertise et a contribué à la mise en place d’une unité administrative qui a permis l’inscription des étudiants dans les temps impartis et l’élaboration du programme d’enseignement. Un accord de jumelage a été conclu entre la nouvelle école de médecine de Djibouti et la faculté de médecine de Sousse de Tunisie. Ce pays a d’ailleurs contribué jusqu’à maintenant par la mise à disposition des expertises en matière d’enseignement, de la programmation de l’enseignement et d’administration de l’école ainsi que par l’accueil de plusieurs médecins djiboutiens, pour les faire bénéficier d’études et de stages à Sousse en vue de former les premiers contingents de cadres enseignants nationaux. Je ne peux omettre de souligner le fait que ce jumelage entre les deux établissements va garantir la qualité de l’enseignement à l’école de médecine de Djibouti et à la reconnaissance de ses diplômes par les universités tunisiennes. Je note également avec une grande satisfaction la disposition de nombre de pays arabes frères et de la ligue arabe à contribuer techniquement et financièrement au développement de l’école de médecine de Djibouti. Je cite les gouvernements de la République Tunisienne, du Royaume du Maroc, de la République Algérienne ainsi que des pays africains francophones amis. (…)
Au sujet de nos attentes par rapport à cette institution qu’est l’EMD sur le plan national et régional, je souhaiterais à cet égard soumettre les bases nécessaires qui, j’espère, bénéficieront de l’intérêt nécessaire par les responsables de l’école de médecine :
1.- tenir compte des besoins de santé nationaux et des exigences d’un système de santé national de qualité dans tous les domaines des activités de l’école ;
2.- analyser et s’adapter aux rôles des lauréats de l’école de médecine dans un environnement en perpétuel changement ;
3.- répondre de manière continuelle aux besoins évolutifs du corps médical conformément aux besoins de santé et les mettre en harmonie avec les programmes d’enseignement en vue de former des médecins qui soient capables de fournir des soins de santé de qualité
4.- accorder une attention particulière aux soins de santé primaires dans le cadre de l’enseignement, de la recherche et de la prestation des services et développer le partenariat pour le développement sanitaire ;
5.- participer de manière efficace dans les programmes de santé communautaire et développement la recherche pour résoudre les problèmes de santé des citoyens ;
6.- mobiliser les moyens nécessaires pour l’évaluation et la promotion des procédures d’assurance de la qualité. (…)
Une fois encore, je suis heureux d’enregistrer avec une extrême satisfaction la qualité de la relation et le bon niveau de coopération entre l’Organisation Mondiale de la Santé et les responsables au niveau des différents secteurs djiboutiens. Je tiens à exprimer mes remerciements pour l’accueil chaleureux dont j’ai bénéficié personnellement depuis mon arrivée dans ce pays accueillant et à vous renouveler ainsi qu’à tous les professionnels de santé, mes félicitations les plus sincères pour cette importante réalisation et mes souhaits pour davantage de développement et de prospérité.
Dr Hussein A.Gezairy,
Directeur Régional de l’Organisation Mondiale
de la Santé pour la Méditerranée Orientale
