Plus de deux mille étudiants étrangers diplômés cette année à Cuba
• Environ trente mille jeunes du monde entier font actuellement des études dans des universités cubaines
Source : http://www.granma.cu
PAR NAVIL GARCIA ALFONSO, de Granma internacional
JULIO Marcelo Arias Castañeda est un jeune ingénieur électricien diplômé de l’Institut supérieur polytechnique José Antonio Echeverria, à La Havane. Il est équatorien, et a été élu le plus intégral de tous les étudiants étrangers à Cuba. Avec lui, deux mille jeunes professionnels s’apprêtent à rentrer dans leur pays d’origine.
Après cinq années d’études à La Havane, Julio dresse un bilan de son expérience et explique comment Cuba a influencé son projet d’avenir personnel.
«Comme pour tous les étrangers, les débuts ont été difficiles. Quitter notre pays, notre foyer, notre famille, tout abandonner pour commencer à zéro, c’est dur. Plus d’une fois j’ai été la proie de la nostalgie, et je ne voyais pas venir le moment du retour. En fait, cinq ans, cela passe vite, mais au début on trouve que le temps n’en finit pas de passer.»
Pourtant tu es venu avec la certitude que cet effort ne serait pas vain
«Dès le début je me suis rendu compte que ce peuple valait bien le déplacement. Il y avait quelque chose qui m’inquiétait: les accords internationaux engageaient Cuba à nous garantir logement et alimentation et à nous dispenser une éducation de très haut niveau, mais rien n’obligeait les gens à nous accepter, à nous protéger, à nous aimer comme ils l’ont fait pendant toutes ces années, à devenir nos amis librement et spontanément, à nous ouvrir les portes de chez eux¼ Souvent nous avons traversé des moments difficiles, des périodes de tension, mais nous avons reçu de nos camarades de classe, de nos professeurs et même de fonctionnaires un tel soutien que nous avons continué.»
Considères-tu que tu as reçu une bonne formation professionnelle?
«Sans le moindre doute. Je crois que pour Cuba, l’objectif n’est pas seulement de nous donner une bourse mais aussi de garantir notre succès par la voie de l’intégration à la vie universitaire. Notre participation aux activités sportives, culturelles et scientifiques a joué en faveur de nos résultats académiques. En outre, il faut comprendre que Cuba forme des professionnels intégraux et engagés envers le développement de leur pays. Les pays développés, eux, offrent des bourses dans le but de s’approprier le talent des nations pauvres et assurer ainsi leur hégémonie intellectuelle. Ici, nous avons pu exploiter tout notre potentiel parce que nous avons eu d’excellents professeurs. Ajoutons à tout ceci que Cuba a consacré des ressources importantes à l’amélioration des manuels et autres matériels d’études: nous avons disposé d’une bibliographie totalement rénovée, avec de la technologie de pointe, mais nous avons aussi travaillé avec des professeurs de très haut niveau dont beaucoup jouissent d’un prestige international.
Tu vas maintenant conduire ta vie professionnelle dans le cadre d’un système économique totalement différent de celui dans lequel tu as vécu pendant plusieurs années. Comment penses-tu faire face à ce phénomène?
«L’expérience vécue ici m’a rendu plus sensible, plus humain, plus désintéressé. Je me sens mieux préparé à chercher des solutions aux problèmes populaires. Je dois dire que pendant tout mon séjour à Cuba personne ne m’a posé la moindre question sur mes croyances ou mes conceptions idéologiques. Il ne s’est exercé sur nous aucune pression quant à notre définition politique, notre perception du socialisme, le gouvernement de ce pays. Si nus partons engagés envers les combats prolétariens, c’est parce que nous avons pu constater ici, de nos yeux, que la Révolution qui a misé sur la justice sociale a conduit le peuple sur la voie du progrès intégral. Ce pays vise le développement collectif, et ses réussites en médecine, en sports, et en général dans tous les domaines sociaux sont indéniables. Malgré les pénuries, ce peuple est un exemple d’internationalisme, il a rendu l’espérance aux oubliés de la planète avec son aide volontaire et ses missions de solidarité.»