Conséquences de la gratuité de l’éducation:Effectifs pléthoriques et manque d’enseignants à Parakou
Une fois encore, à cette rentrée scolaire, les établissements scolaires sont de nouveau confrontés aux contrecoups de la gratuité de l’éducation. Les effectifs sont pléthoriques dans les classes et le manque d’enseignants s’observe avec acuité dans les établissements publics de la cité des kobourou. Ailleurs, le nombre de filles dépasse celui des garçons.
Dans les écoles périphériques, la situation est identique. Avec des effectifs de 70, voire 90 élèves dans certaines classes, les directeurs et leurs adjoints ne savent plus à quel saint se vouer. A l’Epp de Banikanni, le nombre d’élèves largement au-dessus de la norme fixée par l’Unesco qui est de 50 élèves par classe, embarrasse le directeur, inquiet par rapport à l’instruction des enfants. Par manque d’enseignants, certaines classes sont mises ensemble. Le Cours d’initiation (CI) et le cours préparatoire (CP) sont ensemble pendant que les cours moyens (CM1 et CM2) font cours dans la même classe avec le même enseignant. Ailleurs, les directeurs se retrouvent avec des élèves sans maîtres. Quant aux matériels mobiliers, ils sont aussi insuffisants. Pour une place de deux élèves, c’est quatre, voire cinq élèves qui l’occupent. Tout en remerciant le gouvernement pour les efforts faits, le directeur de l’Epp Banikani demande qu’une attention particulière soit accordée à son école.
Priorité à la loi
Pour cette rentrée, outre les tenues réglementaires exigées aux élèves filles, il leur est recommandé de se couper les cheveux. Le censeur du Collège d’enseignement général d’Albarika, Félix Kitche, estime qu’il ne fait qu’appliquer la loi. Pour certaines élèves, à défaut de se couper les cheveux, il leur est demandé de faire des tresses simples sans utilisation de mèches, car après un certain temps, ces touffes de cheveux dégagent des odeurs insupportables pour les autres camarades. Dans le rang des élèves, les avis sont partagés. De l’avis d’Antoinette C. élève en classe de seconde, cette mesure est draconienne et ne permet pas l’épanouissement des filles. « Après un temps, les odeurs des cheveux des filles font vomir certaines personnes allergiques », confie Ibrahim Worou. Pour certains parents, cette solution est salutaire car les tresses constituent des dépenses supplémentaires avec la cherté de vie, tandis que pour d’autres, cette mesure est à revoir par les autorités. A entendre un enseignant, c’est un temps précieux que perdent les élèves dans les salons de coiffure. »Il serait mieux de mettre ce temps à profit pour étudier et faire des économies aux parents », fait remarquer un autre parent d’élève. « C’est une solution qui avantage les professeurs, les filles et les parents », souligne un parent d’élève. Le même règlement est appliqué dans les Collèges d’enseignement général (Ceg2) et Lycée Mathieu Bouké de Parakou. Les autorités en charge de l’éducation ont également interdit l’usage du téléphone portable dans les établissements secondaires par les élèves. Quant aux professeurs, il leur est demandé de mettre leur portable sur vibreur ou à défaut de l’éteindre. Dans le rang des élèves, cette décision est saluée et chez les parents d’élèves, elle est la bienvenue, car l’usage du téléphone portable est récent.
LM
http://www.actubenin.com
28/10/2010