Congo-Kinshasa: Quelle université pour l’Afrique ?

Congo-Kinshasa: Quelle université pour l’Afrique ?

Sous la direction d Noble Akam et Roland Ducasse, Paris, Maison des sciences de l’Homme d’Aquitaine, 2002, 317p.

Cet ouvrage rend compte des analyses convergentes d’équipes de recherche qui observent l’évolution de la situation des universités en Afrique en ce début du 21ème siècle. Au regard des tempêtes sociales qui les traversent, face à une démographie galopante et à des politiques publiques dans l’ensemble peu volontaristes, les universités africaines apparaissent en état de crise permanente.

Comment pensent-elles parvenir à satisfaire plus efficacement aux besoins de formation des élites et des cadres professionnels ? Comment envisagent-elles leur avenir institutionnel ? Ont-elles, en elles-mêmes, la réponse à ces questions ?

Les universités africaines sont aujourd’hui confrontées à un enjeu majeur, celui de leur existence comme université. Combler le fossé qui les sépare des principales sources de production et de diffusion des connaissances, y collaborer plus activement n’est pas qu’une question de moyens financiers ou de disponibilité de ressources humaines qualifiées.

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’Internet, le campus numérique ne sont pas davantage une panacée à laquelle on pourrait recourir pour tout régler.

La réfondation de leur activité d’enseignement supérieur dans laquelle certaines universités africaines se sont engagées est probablement la bonne voie ; une voie lente, difficile, exigeante et sur laquelle elles ne manqueront pas de voir fleurir venant de toutes parts, maintes suggestions politiques et autres offres de partenariat peu ou prou désintéressées.

Dans le domaine universitaire comme dans tant d’autres, la mondialisation est à l’oeuvre, avec son cortège de solutions immédiates, attractives plus ou moins adaptées aux contingences locales, avec ses risques d’abandon de responsabilité pédagogique et scientifique, ses incohérences, son agressivité commerciale, ses discriminations sociales, son faible souci de tout caractère culturel identitaire

Au moment où partout au Nord s’élaborent des stratégies de réorganisation de l’enseignement supérieur, que se redéfinissent globalement ses missions envers les publics les plus larges, que de nombreux acteurs publics ou privés raisonnent en termes d’influence ou de conquête de marchés extérieurs, les universités africaines sont, elles aussi, face à leur responsabilité.

Le sommaire de cet ouvrage se présente comme suit : Introduction, Noble Akam (p.7)

1ERE PARTIE : LES CARRIERES UNIVERSITAIRES

– La Communauté nationale des universitaires nigérians entre mondialisation des réseaux de la recherche et individualisation des carrières, par Yann Lebeau (p.13).

– Le métier d’enseignant -chercheur au Cameroun : éléments pour une problématique de l’espace universitaire camerounais à l’aune de la mondialisation, par Luc Ngwe (p.31)

– La carrière des universitaires sénégalais, par Falilou Ndiaye (p.55)

2EME PARTIE : LES DIPLOMES ET L’INSERTION PROFESSIONNELLE

– L’insertion professionnelle de l’université de Lubumbashi, par Benjamin Rubbers (p.75)

– Crise de l’université nationale ou redéfinition de la production et des statuts des élites. Stratégies et représentations des étudiants de l’université nationale de Bénin, par Marc Poncelet (p.99)

3EME PARTIE : DES CAMPUS ENTRE CRISES ET REFORMES

– Les territoires du quotidien des étudiants lushois (Rd-Congo), par Kabata Kabamba et Pierre Petit (p.127)

– La refondation de l’université de Ouagadougou. Une mise en perspective, par Pascal Bianchini (p.149)

– In the age of Wade : political change and the student strike in Dakar 2001, by Leo Zeilig (p.167)

4EME PARTIE : LES NOUVEAUX OUTILS DE FORMATION

– Identify formation or knowledge shopping ? Globalisation and the future of university education and research in Africa, by Tor Halvorsen and Gunnar Guddai Michelsen (p.187)

– L’université virtuelle, campus numérique cautères sur jambes de bois ou facteurs déterminants de la refondation de l’enseignement supérieur en Afrique ? Eléments pour la gouvernance des universités africaines, par Roland Ducasse (p.225)

5ème partie : Vers de nouvelles formes d’organisation ?

– Mondialisation et marchandisation de l’éducation : l’aventure ambiguë d’une certaine mondialisation, par Kouméalo Anate (p.255)

– Coopération académique et créatique de valeur, par Christophe Estay, Jacques-Olivier Pesme et Jean-Paul Tchankam (p.277)

PROFESSEUR ALPHONSE MBUYAMBA KANKOLONGO
Université de Kinshasa

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