Congo-Kinshasa: La bourse d’excellence fêtée mais la source a tari
Le Phare (Kinshasa)
28 juin 2007
Sakaz
La cérémonie du lancement par le Fonds social de la République Démocratique du Congo (FSRDC) de la 6ème édition de la Bourse d’excellence pour les lauréats de la 40ème session de l’Examen d’Etat (ou session 2006) s’est déroulée le 23 juin dernier dans la grande salle des conférences des Facultés catholiques de Kinshasa (FCK).
Plusieurs personnalités dont le ministre des Finances, Matenda Kyelu ; l’Abbé-recteur H. Ngimbi; l’Inspecteur général à l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (E.P.S.P.), Prosper Luthuli Gay étaient au rendez-vous.
Les statistiques de 2006 se présentaient de la manière suivante : 254.022 participants dont 80.986 filles (32%) et 173.036 garçons (68%) ; 160.780 réussites à l’Examen d’Etat 2006 dont 53.698 filles (33%) et 107.082 garçons (67%). Cela représente 63,2% des participants.3.490 lauréats étaient éligibles à la Bourse d’excellence dont 1079 filles (31%) et 2.411 garçons (69%), soit 2,1%.
Un score encourageant
Prenant la parole à cette occasion, le Coordonnateur général du FSRDC, Ruffin Bo-Elongo, a relevé que le résultat du projet « Bourse d’excellence » était globalement positif en ce qui concerne l’incitation à améliorer les scores à l’Examen d’Etat. La disponibilité des ressources financières permettra au Fonds social non seulement de continuer le projet, mais aussi de mener des études sur l’impact du programme, afin d’identifier les problèmes qui pourront déboucher sur de nouvelles orientations en matière d’actions à mener, de critères d’éligibilité, etc. , afin d’améliorer davantage le taux des lauréats aux épreuves de l’Examen d’Etat ainsi que celui des distinctions au niveau supérieur.
Expliquant les objectifs de la Bourse d’excellence attribuée aux plus méritants de l’Examen d’Etat, le Coordonnateur du FSRDC note que le programme de cette bourse a été conçu pour promouvoir l’excellence dans la jeunesse scolaire et estudiantine de la Rd Congo. A ce titre, il poursuit un triple objectifs à savoir : revaloriser qualitativement les ressources humaines congolaises ; favoriser la consécration du retour à l’idéal de l’excellence du système éducatif national et, enfin, la renaissance du goût et de l’intérêt pour un travail scolaire ou académique de qualité. Cependant, ses moyens limités font que le RSRDC ne paie que la bourse, afin de permettre aux lauréats de s’acquitter de certaines obligations académiques.
D’autres actions qui concourent à la réalisation de ces objectifs ont ét été initiées aussi bien dans le cadre du Projet d’Action Sociale d’Urgence (Pasu), financé par la Banque mondiale tant dans ses volets d’infrastructures et du Projet de Lecture et d’Alphabétisation (Proleda) que dans le cadre de l’Appui budgétaire II, par la construction des écoles d’Excellence à travers le pays.
La mort dans l’âme, Ruffin Bo-Elongo annonce que la 6ème édition de la Bourse d’Excellence est la dernière financée par la Banque mondiale dans le cadre de l’Accord de Don signé le 26 octobre 2004 entre la Banque mondiale et le gouvernement congolais. Elle constitue la dernière édition du fait de l’épuisement de l’enveloppe de Usd 3,6 millions accordée par la Banque mondiale pour couvrir principalement les besoins des éditions 2004 et 2005 et le séjour des lauréats à l’université ou instituts supérieur.
Le Coordonnateur général du FSRDC a saisi cette opportunité pour lancer un appel au gouvernement afin que des dispositions utiles soient prises pour garantir la poursuite de cette initiative qui a fait ses preuves e. En effet, depuis la mise en place de ce projet, cinq éditions ont été organisées, soit 2001, 2002, 2003, 2004, 2005 et 2006. Les statistiques des lauréats à ces différents épreuves de l’Examen d’Etat se présentent comme suit : 11.853 lauréats ont été enregistrés et seulement 7.489( soit 63%) ont reçu la bourse (soit Usd 2.995.600) car ayant satisfait aux conditions.
Les 37% restant des lauréats se rapportent à tous ceux qui n’ont pas rempli toutes les conditions dont l’inscription à l’université ou institut supérieur dans les frontières de la Rd Congo. Enfin sur les 63% des bourses distribuées, on recense 29% des filles et 71% des garçons.
Il convient d’épingler qu’en 2001, du fait de la guerre, la Bourse n’avait été payée que dans les territoires qui étaient sous contrôle du gouvernement, à savoir Kinshasa, Katanga et Kasaï Oriental. En 2002, la bourse n’a pu être payée dans la province de Bandundu, du fait qu’aucune liste des lauréats remplissant les conditions n’avait été transmise au FSRDC et en 2003, faute de financement, la paie de la bourse n’a couvert que la province de Kinshasa.
Auparavant l’Abbé-recteur des Facultés catholiques de Kinshasa, Hyppolite Ngimbi Nseka, a souligné le fait qu’aucune excellence n’est possible dans un établissement de formation si le corps enseignant vit dans des conditions infra-humaines. Pour lui, l’université est destinée à former l’homme intégral mais la formation à l’excellence a un prix et requiert un financement comme le rappelle souvent l’Unesco.