Concert Humanitaire à Abidjan
Amadou et Mariam (le couple aveugle du mali) : “Nous venons dire merci à la Côte d’Ivoire”
Le Palais de la Culture d’Abidjan-Treichville s’apprête à accueillir, samedi 03 mars prochain, un spectacle musical électrique et spécial qui sera assuré par le célèbre couple non voyant malien, Amadou et Mariam. A la faveur de ce concert humanitaire, les auteurs et interprètes de la célèbre chanson «Dimanche à Bamako» ont confié au comité de pilotage qu’ils viennent, à Abidjan pour «dire merci à la Côte d’Ivoire». La raison de cette gratitude ? L’élan de solidarité inscrit dans le programme du gouvernement, notamment les balises disponibles en faveur des personnes vulnérables. Comme en témoigne la récente rédaction du rapport de la Côte d’Ivoire pour la décennie africaine des personnes handicapées. En outre, Amadou et Mariam considèrent la Côte d’Ivoire comme une terre favorable à la promotion de la culture. Selon des témoignages recueillis sur les berges de la lagune Ebrié, les mélomanes ivoiriens s’honorent de recevoir un duo qui a aujourd’hui une reconnaissance internationale. Leur dernier album produit par le guitariste émérite et arrangeur, Manu Chao, s’inscrit dans la même signature que les précédents. Une musique universelle saupoudrée d’un zeste de pop perçu entre les lignes mélodiques. Mais tout en consignant entre deux voix suaves pas mal de fragments de la grande tradition de l’impérial Mali. Amadou et Mariam rencontrent Manu Chao à Paris par l’intermédiaire de leur manager. C’est le coup de foudre artistique. Puisqu’ils décident de travailler ensemble. «On aimait beaucoup sa musique», avoue en chœur le couple. Quant à Manu, il est impressionné par la simplicité de leurs textes ; ainsi que les notes mélodiques. Surtout le jeu de guitare d’Amadou. Manu raconte avec un brin de fierté que le jour où ils ont décidé de passer une journée en studio pour le plaisir, cela a tellement bien fonctionné qu’ils ont décidé d’y rester six jours. «On a pratiquement fini un disque avant de mettre le cap sur Bamako pour finir l’enregistrement et faire de nouvelles chansons», se réjouit le producteur devenu l’ami et le frère. Ce n’était sûrement pas un dimanche à Bamako, mais ce fut la cristallisation de ce mariage artistique.
Les noms d’Amadou Bakayoko et Mariam Doumbia sont associés à la ville de Bamako et à sa scène depuis 1976. C’est à cette époque qu’ils se rencontrent à l’institut des jeunes aveugles du Mali. Il est déjà cette époque un affolant guitariste repéré dans le creuset des années 70. Et Mariam, chanteuse ayant grandi dans le giron des voix de la tradition. Entre eux, la musique sera un guide qui les mènera aux quatre coins de la planète. C’est au tour d’Abidjan de les accueillir à nouveau.
A.N.N.
Aristides Nkenda Nkenda
Source: Le Patriote No. 2219 du Jeudi 22/02/ 2007