Choisir son MBA
GAËLLE GINIBRIÈRE.
Publié le 22 octobre 2007
Le Figaro
Pas moins de 3000 MBA sont proposés dans le monde, dont une soixantaine en France. tous les conseils pour vous aider à Choisir celui qui vous correspond le mieux.
MBA… trois lettres que bien des cadres souhaitent apposer à leur CV. Mais qui recouvrent des réalités bien différentes lorsqu’on sait qu’il existe plus de 3 000 formations dans le monde et une soixantaine rien qu’en France. Au côté des MBA classiques, destinés à de jeunes cadres ayant 3 à 8 ans d’expérience professionnelle et souvent considérés comme des tremplins pour booster ou réorienter sa carrière, se développent de plus en plus des Executive MBA destinés à des professionnels plus capés et présentés comme de parfaits accélérateurs de carrière ouvrant la voie royale vers une direction générale.
Les programmes Executive privilégient ainsi des candidats à la carrière suffisamment étoffée pour nourrir une dynamique collective d’apprentissage basée sur le partage d’expériences. En Europe, un Executive MBA peut être envisagé après 6 ans d’expérience contre 10 ans il y a encore quelques années, mais dans certains programmes la moyenne s’établit plutôt autour de 12 à 15 ans. « Si un cadre est dans ce qui s’appelle a »fast track career» ou bien dans un domaine d’activité très spécialisé, il est pertinent d’attendre quelques années afin d’acquérir de meilleures bases de management », estime Isabelle Pasmantier, responsable marketing et communication de QS Limited, organisateur du World MBA Tour. Opter pour un Executive MBA ou pour un MBA dépend donc de son parcours professionnel.
Des classements subjectifs
Ce choix fait, reste à trouver la formation idéale dans une offre aux qualités inégales. Impossible de faire l’impasse sur les différents rankings. La presse anglo-saxonne, principalement le Financial Times, s’en est fait une spécialité. Ils rythment la vie des responsables des programmes et ne laissent pas indifférents les anciens. Alors pourquoi les candidats y seraient-ils indifférents ? « Ils donnent une bonne photographie des meilleurs programmes. Mais tout le monde n’a pas la capacité intellectuelle, financière de suivre ces MBA. Il en faut pour tout le monde », estime un professionnel du recrutement.
Et il y a effectivement une vie (et des MBA) en dehors des classements. Dans le Financial Times, plus de 50 % des points attribués aux programmes correspondent à des critères d’évolution salariale ou professionnelle. Or pour les détracteurs de ce classement, celle-ci n’est pas la même selon les secteurs ou même le profil des participants. Quant au classement de Business Week, il se base principalement sur la satisfaction des anciens.
L’ambiance de travail entre en ligne de compte
Difficile donc d’être objectif, et c’est tant mieux. Le choix d’un MBA doit relever autant de critères de qualité que de sa personnalité et de son projet professionnel. Dans cet esprit, le site Top MBA propose même d’opérer votre propre classement. Taille des promotions, qualité du réseau d’anciens, diversité et qualité des participants recrutés, secteurs d’activité où se placent les anciens… sans oublier l’ambiance de travail doivent entrer en ligne de compte. Un choix personnel qu’encouragent également les responsables de programmes. « S’il le souhaite, tout candidat peut suivre un ou deux jours de cours, rencontrer des participants… Nous souhaitons être aussi transparents que possible pour que ceux qui choisissent notre programme soient enthousiastes et assurés qu’il correspond à leurs attentes », souligne Marion Moreau, responsable du MBA de l’IAE d’Aix-en-Provence.
Reste aussi à s’interroger sur le pays où se former. Patrie du MBA, les États-Unis offrent sans contestent des MBA de facture classique (mais souvent aussi plus longs) ouvrant la porte au marché américain. À domicile, leurs concurrents européens et notamment français, misent davantage sur leur internationalisation et leur ouverture sur le reste du monde.
Cinq conseils pour retenir le MBA qu’il vous faut
1. Privilégier les programmes accrédités et reconnus par les recruteurs.
2. Vérifier la qualité et l’internationalisation des professeurs ainsi que la diversité de profils des participants.
3. Prendre contact avec des participants, des anciens et demander à participer à certains cours.
4. Assurez-vous de l’adéquation du contenu de la formation avec votre projet et vos attentes.
5. Interrogez-vous sur le rythme d’apprentissage qui correspond le mieux à votre vie professionnelle et personnelle.