Des programmes sur mesure à l’université
Il suffit de passer quelques coups de fil dans les universités québécoises pour réaliser à quel point la formation sur mesure pour les entreprises a le vent dans les voiles. Voici quelques tendances et nouveautés.
Centre de perfectionnement de l’ESG UQAM
La gestion de projet a la cote
Alors qu’avant, les MBA étaient très valorisés, la gestion de projets prend de plus en plus de place dans les besoins exprimés par les entreprises en ce moment, remarque France Maltais, directeur du Centre de perfectionnement de l’ESG UQAM.
«La popularité ne se dément pas depuis quelques années. Et l’avantage avec nos formations sur mesure non créditées, comparativement aux maîtrises, c’est qu’elles répondent à un besoin ponctuel en quelques jours, alors que la maîtrise prend quelques années à compléter», explique-t-il.
Les formations sur mesure offertes par le Centre sont aussi très axées sur la pratique.
Beaucoup de formations sont aussi développées pour répondre aux besoins des ordres professionnels.
Université de Montréal
Accommodements raisonnables
On a beaucoup parlé ces dernières années d’accommodements raisonnables et de diversité religieuse tout en soulignant comment les organisations sont démunies lorsque vient le temps de répondre à ces questions délicates. La faculté de théologie et de sciences des religions de l’UdeM offre désormais de la formation sur mesure pour les organisations dans le domaine.
«Les sujets abordés sont très larges: éthique, diversité religieuse, gestion des ressources humaines ou de la clientèle. Nous montons nos formations avec l’organisation pour bien nous adapter à leurs réalités et à leur milieu», explique Benoit Dostaler, coordonnateur de ce nouveau service.
Ces cours non crédités, mais pour lesquels on peut obtenir des unités d’éducation continue, se donnent dans le format qui convient à l’organisation. Le prix des formations est aussi adapté au type d’organisation, de façon à permettre aux organismes à but non lucratif d’y avoir accès.
ETS
Maîtrise en milieu de travail
Les ingénieurs pourront désormais travailler tout en réalisant leur maîtrise en ingénierie avec mémoire en milieu de travail à l’École de technologie supérieure (ETS).
«En développant ce programme, nous avons pensé aux ingénieurs actifs sur le marché du travail qui veulent faire leur maîtrise. Au lieu de devoir lâcher leur emploi, nous leur permettons vraiment de créer une synergie entre leur milieu de travail et leurs études», explique Éric Germain, agent de recherche au Centre institutionnel de transfert des études (CITE) – ETS.
Le programme de maîtrise comporte une partie cours, dont plusieurs sont offerts en dehors des heures normales de travail. «Éventuellement, pour offrir encore plus de flexibilité, nous offrirons des cours à distance», ajoute M. Germain.
Le travail de recherche relatif au mémoire est effectué directement dans l’entreprise sous la supervision d’un professeur de l’ETS.
McGill
Tournée vers les entreprises
Bien que McGill ait toujours travaillé avec les entreprises, la direction de l’université a entrepris un virage il y a quelques années pour le faire davantage.
«Nous regardons les besoins de l’industrie et nous allons voir les entreprises. Nous discutons avec les dirigeants et nous trouvons des solutions à leurs problèmes en suggérant des cours à des groupes d’employés ciblés qui ont certaines lacunes. Nous voulons être à l’écoute des besoins et travailler avec la communauté. C’est une façon d’être plus efficace», explique Carmen Sicilia, directrice du département des études professionnelles et de gestion du centre de formation continue de l’Université McGill.
Dans différents secteurs d’activité, comme la finance et le marketing, des formations sont donc données par McGill dans des entreprises, en français comme en anglais.
Ces formations peuvent donner des crédits universitaires ou des UEC qui sont reconnus par exemple par les ordres professionnels.
Concordia
La popularité du mini MBA privé
Offrir à ses employés des modules de MBA non crédités, mais 100% adaptés aux réalités de l’entreprise: voilà la grande tendance en matière de formation sur mesure remarquée au Centre de perfectionnement John-Molson de l’Université Concordia.
«Souvent, on finit par donner tous ou presque tous les modules du MBA, mais ça va plus rapidement parce qu’on touche seulement à ce qui est important pour l’industrie», explique Julie Ricard, chef de service extension commerciale au Centre.
Ces modules se donnent généralement directement en entreprise par des professeurs et formateurs de Concordia.
Université de Sherbrooke
Une mission renouvelée à Longueuil
Le printemps dernier, on a inauguré au campus de Longueuil de l’Université de Sherbrooke le Centre Laurent-Beaudoin qui est venu prendre la relève du Centre d’entreprises de la faculté d’administration, avec une mission renouvelée et élargie.
«Notre nouvel édifice, au campus Longueuil, nous donne de nouvelles occasions d’affaires et nous voulons en profiter pour offrir un meilleur accompagnement aux entreprises, que ce soit dans l’analyse des besoins, le livrable, mais aussi, le suivi», affirme Yvan Lambert, directeur adjoint, formation sur mesure, au Centre Laurent-Beaudoin.
Bien qu’on y offre aussi des formations non créditées, la très grande majorité des formations données par le Centre sont créditées et se donnent en entreprise.
«Nous contextualisons la formation selon les réalités de l’organisation. En ce moment, les microprogrammes sont en émergence puisqu’ils permettent à la clientèle en exercice d’aller se chercher une spécialisation après avoir complété entre 6 et 15 crédits seulement, alors que le diplôme en demande 30 et la maîtrise 45», ajoute M. Lambert.
Et qu’en est-il des grandes tendances de domaines de formation? «Tout ce qui touche à la dimension humaine de la gestion des ressources humaines est très populaire, affirme-t-il, comme le leadership, la communication, le coaching, etc.»
Université Laval
Optimiser la gestion des organisations
Au fil des années, l’Université Laval a développé une expertise pour répondre aux besoins des entreprises qui ont un problème ponctuel de gestion.
«Nous débarquons dans l’entreprise et nous analysons les besoins. Nous proposons ensuite un court programme de formation menant à des unités d’éducation continue», explique Guy Mineau, directeur de la formation continue à l’Université Laval.
Par la suite, un retour est fait dans le milieu de travail pour évaluer si le problème a été réglé. «Nous nous assurons qu’il y a un retour sur l’investissement», ajoute M. Mineau.
Par: Martine Letarte, collaboration spéciale
LA PRESSE
01 septembre 2010