Cameroun – Violences ***uelles : 16% de fillettes sont violées à Bafoussam

Cameroun – Violences ***uelles : 16% de fillettes sont violées à Bafoussam

C’est le triste constat fait par l’Oms qui encourage les associations caritatives dans leur initiative de lutte contre ces abus.

Samira (prénom d’emprunt), 8 ans, fait partie des rares victimes de viol à briser la loi du silence. La plainte déposée par ses parents est actuellement déposée au commissariat de Ndogbat, un quartier de Douala. La petite se souvient de cette journée où "le voisin" l’a commissionnée à la boutique. "Il l’a ensuite invitée dans sa chambre pour qu’elle lui remette l’objet de la commission. S’en sont suivis des attouchements et des sévices ***uels", rapporte Blanche Ongmesson, présidente de l’association La Colombe qui lutte contre les violences ***uelles faites aux mineurs.

En prélude à la fête de la jeunesse, Mme Ongmesson a d’ailleurs organisé le 9 février 2009 une causerie éducative avec les élèves du collège Esao à Bali. S’adressant à son jeune auditoire, la dame a insisté sur l’urgence de dénoncer les cas d’abus ***uel. Entre pédophilie, inceste et viol, les sujets demeurent pourtant tabous. "Les victimes préfèrent se taire et subir tous les traumatismes liés à leur mal", déplore Blanche Ongmesson. Les abus ***uels sur les enfants sont le plus souvent commis par leur entourage, dans leur famille, par des proches. " Souvent ce sont les parents, les frères, les enseignants, ou des inconnus, qui, sous la contrainte ou par la séduction, exerce des violences ***uelles sur leurs sujets ", apprend-on.

Progéniture
D’après une étude menée en 2004 à l’Ouest Cameroun par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), il ressort que 16% de jeunes filles de moins de 15 ans sont victimes d’abus ***uels à Bafoussam. " Les séquelles des violences ***uelles marquent les victimes jusqu’à l’âge adulte ", avise Gyscard Pola, psychologue-clinicien. La solution repose visiblement sur la conscientisation. Aussi, Blanche Ongmesson et son panel interpelle l’opinion sur des comportements suspects qu’on peut observer sur les victimes. "On note des bains excessifs chez la victime, une manière pour elle se débarrasser de la souillure corporelle qu’elle a subit. Certains se refugient dans le silence, la solitude. D’autres encore sont réveillés par des cauchemars dans lesquels ils revivent la scène de leur viol. Le rendement scolaire baisse inévitablement ", relève le psychologue clinicien. Les violences ***uelles sont encore plus dévastatrices chez l’enfant du fait que ses mécanismes de défenses physiologiques et psychologiques ne sont pas encore développés. " C’est pour cette raison qu’il convient de dénoncer les coupables ", soutient Doris Ngameni, juriste, par ailleurs membre de l’Association camerounaise des femmes juristes (Acafej).

" Bien que les cas de pédophilie ne sont pas prévus dans la loi camerounaise, le viol et bien d’autres situations de violences ***uelles faites aux enfants sont condamnées par la loi. Les coupables sont passibles d’emprisonnement ferme et de fortes amendes ", rappelle la juriste. Mais la dénonciation se heurte souvent à la peur des victimes. "Parfois, les parents ne réussissent pas à instaurer un climat de confiance avec leur progéniture. Ce qui ne permet pas souvent les confessions et donc, la dénonciation des abuseurs ", regrette Blanche Ongmesson. Pourtant " en cas de violence ***uelle, il faut agir vite : s’approcher d’un médecin, d’un commissariat, des services sociaux. Et accompagner aussi bien la victime que l’abuseur. Les deux ont en effet besoin d’un suivi psychologique au-delà de la pénalité de ce dernier ", explique M. Pola.

Monique Ngo Mayag
Source: http://www.quotidienmutations.info
10/02/09

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