Université de Douala : façonner l’avenir économique
Source : Cameroon Tribune
13 Septembre 2004
Raphaël Mvogo
Défi reprécisé vendredi par le MINESUP, à l’occasion de la sortie des 25e promotions de l’ESSEC et de l’ENSET.
Situé dans la cité économique camerounaise, l’université de Douala a un rôle assez particulier dans la formation de l’élite bien pensante. Déjà, elle regorge de trois moules de référence : l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), l’Ecole normale supérieure d’enseignement technique (ENSET) et l’Institut universitaire de technologie (IUT), reconnus comme des creusets des jeunes cadres dynamiques, des managers et des stratèges. Aussi, dans le redressement socio-économique du pays, l’institution est-elle interpellée.
Désormais, le défi majeur qui se pose est celui de façonner l’avenir économique du pays à travers les produits qui sont formés dans cette université et injectés dans le tissu professionnel. La prescription est du ministre de l’Enseignement supérieur. Maurice Tchuente l’a réitérée vendredi, à l’occasion de la cérémonie solennelle de remise de diplômes aux lauréats des 25e promotions de l’ESSEC et de l’ENSET. " Inculquez à ces jeunes le goût de l’aventure économique ", a recommandé le MINESUP aux responsables de l’université qui, a-t-il précisé, se doivent d’être eux-mêmes des modèles. Ce qui suppose qu’ils doivent surtout faire montre de probité intellectuelle et de rigueur dans la gestion académique et administrative. Aux lauréats, Maurice Tchuente a déclaré : " Vous êtes des futurs chefs d’entreprise et donc des futurs employeurs. Le Cameroun vous regarde et vous attend. Ce que vous avez appris doit être mis en pratique de façon optimale, pour contribuer efficacement au développement du pays ".
Selon le recteur, la cérémonie de vendredi est le début d’un processus, celui de l’établissement et de la mise à la disposition des lauréats, de tous les diplômes décernés à l’université depuis sa création en 1993, suite à la réforme universitaire. Bruno Bekolo Ebe a annoncé une cérémonie similaire au profit de l’IUT et des facultés dans les prochains jours. A l’ESSEC, 180 lauréats étaient à l’honneur, contre 328 à l’ENSET, dont 150 titulaires du diplôme de professeur d’enseignement technique de 1er grade (DIPET I) et 178 pour le 2e grade (DIPET II). De par leur sourire et l’éclat de leur tenue, les lauréats manifestaient leur satisfaction au terme d’une formation pointue. Ainsi que l’ont relevé les directeurs des deux établissements, les professeurs Emmanuel Kamdem et Claude Bekolo, les programmes de formation dans ces moules évoluent pour s’adapter à chaque fois aux exigences de l’heure. Par exemple, le cycle doctoral y a été mis en place.
Cependant, les deux structures font face à des écueils tels que la vétusté des équipements de laboratoire et l’insuffisance des infrastructures. D’une manière générale, c’est l’un des principaux problèmes qui émaillent le développement de l’université de Douala. Le recteur a affirmé que la recherche des solutions idoines est au centre de ses préoccupations. Tout comme la modernisation, l’expansion et la diversification de l’offre de la formation, par la création de nouvelles filières et la formation des formateurs. La rationalisation de la gestion académique est aussi une priorité, question de maîtriser le fléau lié aux fraudes et aux fausses attestations.
Dès ce lundi, l’université enrichit son fonds documentaire de 5000 documents acquis sur fonds propres. Vendredi déjà, elle a reçu du ministre de l’Enseignement supérieur un lot de 1000 exemplaires du Lexique des termes juridiques, sur les 5000 offerts par le Centre d’exportation du livre français, basé à Paris et dirigé par un Camerounais, Laurent Ayissi.