Cameroun – L’Italie préfèrera les meilleurs étudiants

Coopération : L’Italie préfèrera les meilleurs étudiants

L’ambassadeur Antonio Bellavia l’a annoncé en rendant une visite à votre journal hier.

"Cela a causé un problème quand je suis arrivé en avril dernier. Certains jeunes pensaient que le certificat de connaissance de la langue italienne donnait obligatoirement droit à la délivrance d’un visa. Au regard de notre personnel, nous ne pouvons travailler que sur la base de 450 visas. Nous ne prendrons donc que les meilleurs à l’avenir", a déclaré hier l’ambassadeur d’Italie Antonio Bellavia à Yaoundé au siège de votre journal devant une rédaction curieuse de discuter avec lui de divers aspects de la coopération entre son pays et le Cameroun. Un millier de jeunes camerounais ont récemment bénéficié de visas pour poursuivre leurs études en Italie.

Mais, il s’agissait en majorité, selon le tout nouvel ambassadeur d’Italie au Cameroun, de bacheliers dont la moyenne au baccalauréat était passable. Tout comme leur connaissance de la langue italienne. Jusqu’alors, les demandes des étudiants camerounais candidats à l’expatriation dans les universités croissent régulièrement. L’attrait qu’exerce le pays de Michel-Ange sur les candidats aux études supérieures ne bénéficie pas pourtant d’un accord de coopération culturelle, espace d’encadrement d’une telle migration intellectuelle, qui faciliterait par exemple l’obtention de bourses d’études qu’offrirait l’Italie. Ce sera, entre autres, l’un des chantiers d’Antonio Bellavia durant les trois ou quatre années qu’il devra passer à Yaoundé. Il ne faut pas cependant s’attendre à une révolution.

"Ma mission s’exerce dans un temps assez réduit, voilà pourquoi j’ai pris quelque temps pour venir vous rendre visite. En se précipitant on commet des erreurs, et le mandat dont je dispose ne me permettrait pas éventuellement de les rectifier", a encore expliqué l’ambassadeur d’Italie qui assure que son séjour sera entièrement dédié à développer davantage la coopération entre son pays et le Cameroun. Le diplomate de 56 ans a aussi rappelé que l’Italie intervient discrètement auprès du gouvernement du Cameroun.

Au point où, remarquera la rédaction, l’on a l’impression que les ambassadeurs qui ont précédé M. Bellavia, prenaient fait et cause pour le régime de Yaoundé, nonobstant les blocages anti-démocratiques dont il est accusé. Pour des raisons historiques, se défendra l’important visiteur, l’action de Rome n’est plus forcément la plus visible, notamment après le changement intervenu [à l’intersection] des années 80-90, qui confond son action aux interventions de l’Union européenne dont 13 euros sur cent dépensés sont fournis par l’Italie.

"Dans le cadre des relations entre l’Union européenne et les pays Acp, nous appuyons le processus de réforme électorale. Les choses existent, même quand elles ne sont pas dans la presse", dira encore l’ambassadeur d’Italie pour rassurer son auditoire auquel il a adressé félicitations et encouragements, au regard du rôle "important de la presse" dans le progrès de la société et de la démocratie. Une appréciation qui n’est peut-être pas purement diplomatique, car, soulignera-t-il, Mutations arrive relativement tard sur sa table de travail. Il aurait souhaité l’avoir à 8h30. "Mais, expliquera-t-il, je comprends qu’il s’agit de problèmes de distribution peut-être externes au journal."

9 octobre 2007
Jean Baptiste Ketchateng
http://www.quotidienmutations.info/

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