L’Initiative pour le développement et la démocratie
Elle vise à combler le fossé numérique entre les pays développés et l’Afrique.
Charles Corey
Rédacteur du « Washington File »
Source : http://usinfo.state.gov/
Washington – L’Initiative pour le développement et la démocratie (EDDI) vise à multiplier les partenariats dans les domaines de l’éducation, de la démocratisation et du développement entre les États-Unis et les pays d’Afrique subsaharienne. Il s’agit notamment de doter cette région de nouvelles capacités et de nouvelles techniques afin de l’aider à combler le fossé numérique.
La coordonnatrice du programme, Mme Sarah Moten, a déclaré au journaliste du « Washington File » lors d’une récente interview que l’EDDI revêtait une importance particulière parce que, contrairement à d’autres programmes d’assistance des États-Unis qui sont conçus et administrés à Washington, cette initiative avait été prise par les Africains.
Elle a ensuite expliqué que ce programme, créé en 1998, privilégiait l’éducation et la formation des filles et des femmes en Afrique subsaharienne. « L’éducation des femmes a en effet rarement été une priorité du continent africain. »
L’EDDI repose sur la coopération à divers niveaux : d’école à école, d’université à université et d’université à collectivité. Elle contribue en outre à la création de centres de ressources communaux, et cherche à développer les compétences en matière de gestion des entreprises tout en favorisant l’émancipation des femmes.
L’EDDI a recours aux nouvelles techniques de l’information, parraine des partenariats entre des institutions scolaires américaines et africaines à tous les niveaux, et offre des bourses aux écolières africaines. Ces bourses, a précisé Mme Moten, couvrent non seulement les frais scolaires, mais aussi les uniformes et les fournitures, ainsi que les transports.
Nombre des boursières sont des filles qui ne sont jamais allées à l’école ou qui ont dû la quitter prématurément pour aller travailler. En effet, les parents retirent souvent les fillettes de l’école à un jeune âge. Ils considèrent en général que seuls les garçons méritent de recevoir une longue éducation, parce ce que ce sont eux qui, à long terme, seront à même de soutenir la famille, alors que les filles « se marient et ont des enfants ».
L’EDDI est un programme particulier, en ce sens qu’il donne aux spécialistes du développement la possibilité d’agir en faisant preuve d’une grande souplesse et d’une grande créativité.
Cela sera facilité, notamment, par la création de six centres de formation au Nigeria. Selon Mme Moten, ces centres permettront de former les femmes aux techniques de l’information, de la comptabilité et de la commercialisation, et d’accueillir des réunions de la collectivité et des sessions d’information sur le VIH et le sida. Le premier centre sera situé à Abuja.
Les étudiants de l’Afrique tout entière peuvent également acquérir des compétences en matière de gestion des entreprises à l’Institut Ron Brown de Johannesburg. Cet établissement est nommé à la mémoire d’un ancien ministre américain du commerce.
« Il s’agit de dispenser une formation pratique supplémentaire aux jeunes qui se destinent à la gestion d’entreprises et ont des lacunes dans ce domaine. » La formation est assurée par des sociétés américaines et sud-africaines.
Afin d’illustrer la façon dont le secteur privé américain essaie d’aider l’Afrique, Mme Moten a cité un programme de l’EDDI mis en œuvre en Angola avec la coopération de la société pétrolière américaine Texaco. Grâce à l’aide de Texaco, a expliqué Mme Moten, l’EDDI a été en mesure de créer une académie de formation et d’éducation pour les filles. Cette institution formera chaque année une centaine de filles aux techniques de l’information, à la couture et à l’aviculture, entre autres. On espère que cela contribuera à réduire le nombre de filles poussées à la prostitution pour des raisons économiques.
La société Microsoft contribue à la mise en œuvre d’un programme semblable au Swaziland.
Mme Moten a ensuite donné un exemple de coopération entre écoles. Grâce à l’EDDI, une école de Virginie et une école du Swaziland sont reliées par ordinateur. Les étudiants et les enseignants peuvent ainsi dialoguer tous les jours.
« Désormais, ces deux écoles sont reliées. Les étudiants, les enseignants peuvent communiquer et (…) organiser des vidéoconférences. Selon moi, cela contribue à combler le fossé numérique. »
En conclusion, Mme Moten a déclaré : « Ces programmes montrent que les choses évoluent en Afrique, et que les fonds du gouvernement des États-Unis soutiennent ce phénomène. »
Elle a cependant reconnu que l’EDDI connaissait des degrés divers de succès, selon les pays. « J’aime comparer l’EDDI aux racines d’un arbre. Parfois, nous nous implantons profondément dans un pays et y faisons des investissements considérables. Alors, nous nous développons et sommes en mesure d’avoir un impact de grande envergure. »
L’aspect le plus important du programme, a-t-elle souligné, est l’importance que nous accordons à la durabilité. « C’est pourquoi nous nous associons au secteur privé afin d’assurer que nos programmes ont une durée de vie suffisamment longue pour aider les futures générations. »
L’EDDI est coordonnée par le département d’État, l’Agence des États-Unis pour le développement international et le Corps de la paix en consultation avec les ministres africains de l’éducation et le secteur privé américain et africain. Les ministères américains de la défense, de l’éducation et du travail, ainsi que l’Agence de protection de l’environnement, apportent également leur soutien.
L’EDDI a des programmes dans les pays suivants : Afrique du Sud, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée équatoriale, Kenya, Lesotho, Liberia, Madagascar, Mali, Maurice, Mozambique, Namibie, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sierra Leone, Swaziland, Tanzanie, Tchad et Togo.