BENIN
Augmentation des frais d’inscription et des tarifs des œuvres universitaires
Les recteurs des Universités d’Abomey-Calavi et de Parakou et le D/Cenou donnent des éclaircissements.
Source : © Fraternité
http://ludovic.tairou.free.fr/fraternite/societe.php
Depuis plusieurs mois, la tension ne cese de monter sur les differents campus universitaires de notre pays à cause des nouvelles décisions prises par les autorités de tutelle. C’est pour dissiper tous les doutes à ce sujet et mettre sous tapis, les idées qui sous-tendent ces nouvelles reformes que les recteurs des Universités d’Abomey-Calavi (Uac) et de Parakou en collaboration avec le Directeur du centre national des œuvres universitaires ont organisé hier une conférence de presse à l’Uac.
D’entrée de jeu, les conférenciers ont d’abord remercié les uns et les autres pour avoir répondu présents à leur appel avant de passer au vif du sujet. En effet, l’objectif de cette conférence est d’entretenir les professionnels de médias sur les nouvelles reformes qu’ils ont décidé de mettre en œuvre tant au plan académique qu’au plan des œuvres universitaires à compter de la rentrée académique 2004-2005. Selon les conférenciers, ces reformes s’inscrivent dans le contexte de la nécessaire mutation académique et organisationnelle que doivent opérer nos universités pour être en mesure d’offrir aux jeunes étudiants, une formation de qualité de plus en plus axée sur la professionnalisation et pour promouvoir la recherche scientifique mais aussi pour leur offrir les meilleures conditions de vie et de travail. Ces nouvelles reformes s’inspirent aussi du plan stratégique de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour le quinquennat 2002-2007 adopté par le gouvernement béninois en 2002. Toujours selon les conférenciers, au terme d’un diagnostic de l’état des lieux du système d’enseignement supérieur, ce plan stratégique a proposé des approches de solutions aux nombreux problèmes auxquels se trouvent confrontés les universités béninoises, tout comme le sont du reste celles des pays de la sous-région et du continent. Les conférenciers n’ont pas passé sous silence, les difficultés que bon nombre des étudiants ont vécu et continuent de vivre au cours de leur cursus universitaire. Au plan académique par exemple, ils ont eu à citer les problèmes tels que les difficultés de maîtrise du flux des étudiants en raison de la pression explosive des effectifs, l’insuffisance chronique des salles de cours et d’infrastructures pédagogiques au regard des effectifs pléthoriques notamment dans les facultés dites classiques, l’indigence ou parfois même, l’absence de matériel pédagogique et didactique, les laboratoires vétustes ou sous-équipés, les bibliothèques sous-équipées et peu fonctionnelles, et l’insuffisance du budget de fonctionnement et d’investissements par rapport aux besoins réels… Au plan universitaire, l’augmentation des coûts des prestations face à des ressources insuffisantes, la modicité des ressources propres due à des tarifs dérisoires ne correspondant plus aux réalités nationales, la dégradation de la qualité des services fournis aux étudiants à cause du manque de moyens techniques, matériels et humains, la perte de responsabilité de bon nombre d’étudiants face au respect du bien public due à une quasi inexistence de la participation des étudiants au financement des œuvres universitaires et enfin les recommandations et reproches faits par les différentes commissions d’enquête envoyées au Cenou. En ce qui concerne les difficultés liées à la maîtrise du flux des étudiants, les conférenciers ont donné quelques statistiques. De 1994 à 2002, l’effectif total des étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi a presque triplé en passant de 11.007 à 26.304 étudiants, soit un taux d’accroissement de 137% avec un taux moyen de croissance annuelle de 10%.
Les raisons de nouvelles reformes
Au cours de l’année académique 2003-2004, les deux universités ont accueilli une population estudiantine d’environ 35.000 personnes. Ce fort taux d’accroissement annuel de l’effectif des étudiants est nettement supérieur à la capacité d’accueil de nos universités en matière d’infrastructures pédagogiques notamment, dans les facultés classiques. Ainsi, pour une capacité de moins de 5.000 places, les facultés classiques de l’Uac ont accueilli au cours de l’année académique qui vient de s’écouler plus de 25.000 étudiants soit, un gap de 20.000 places. Le même constat est fait à l’Université de Parakou. Prévue pour recevoir un effectif de 400 étudiants, cette université a accueilli dès son ouverture 1.500 étudiants et au cours de l’année académique 2003-2004, le nombre des étudiants augmente jusqu’à 3020 soit un accroissement de 210% en trois ans. Les universités ne disposant pas suffisamment de ressources internes, leurs budgets sont essentiellement constitués par les subventions de l’Etat aussi bien pour leur fonctionnement que pour les investissements. Force est de noter que ces subventions n’arrivent plus à couvrir les besoins réels de ces institutions.
Dans le cadre de la recherche de ces ressources, les deux recteurs ont lassé entendre qu’ils envisagent de mettre en œuvre, une politique de création d’activités de revenus et une plus grande intensification de la coopération internationale. Mais à côté de ces initiatives, ils estiment qu’un effort doit être consenti par les étudiants qui sont en fait, les premiers bénéficiaires de la formation et des œuvres dont l’amélioration qualitative est préoccupante. C’est pourquoi les comités de direction des universités d’Abomey-Calavi et de Parakou et celui du centre national des œuvres universitaires ont, face à l’ampleur des problèmes et des besoins, décidé de procéder à un réajustement des frais d’inscription et des tarifs des œuvres universitaires pour compter de la rentrée académique 2004-2005. Il faut noter que le réajustement ainsi opéré intervient après trente deux (32) années consécutives où, le taux a été maintenu à 6.200 f Cfa. Ce relèvement, aux dires des conférenciers, tient compte de la situation administrative et financière des institutions universitaires, du contexte national, des taux en vigueur dans les universités de la sous-régions et des recommandations de l’Uemoa suite à l’atelier tenu du 1er au 04 septembre 2004 à Ouagadougou par les ministres en charge de l’enseignement supérieur.
Les conférenciers ont clos leur entretien avec les hommes de média par une exhortation à une prise de conscience et à un esprit de responsabilité et de discernement de tous les usagers du système d’enseignement supérieur, en particulier les étudiants qui boycottent déjà les inscriptions de l’année 2004-2005.
Les nouveaux tarifs fixés
1- Inscription régime normal : 25.000 f
2- Inscription régime salarié : 45.000f
3- Inscription boursiers humanitaires du Hcr : 25.000f
4- Transport : 100 f Cfa
5- Restauration : petit déjeuner 100f et déjeuner/dîner 200f
6- Caution pour l’hébergement : 5.000 f