BELGIQUE – 10% de demandeurs d’asile en moins en 2004 (18/01/2005)
Parmi les 15.357 demandes enregistrées l’an dernier, les Congolais et les Russes sont les plus représentés
BRUXELLES Avec le mois de janvier sonne souvent l’heure des bilans de l’année écoulée. En ce début d’année, 2005 ne fait bien évidemment pas exception à la règle. L’Office des étrangers tire ainsi le bilan du nombre de demandeurs d’asile qui ont introduit une demande afin de trouver refuge dans notre pays au cours de l’année écoulée.
Au total, l’Office des étrangers a dénombré 15.357 demandeurs d’asile qui se sont présentés aux frontières du pays (bien souvent l’aéroport de Bruxelles National), au bâtiment de l’Office, en plein coeur de Bruxelles, ou encore qui ont été emprisonnés ou placés en centres fermés. Si on compare ce bilan avec les chiffres des années précédentes, on constate que la tendance se poursuit à la baisse.
Par rapport aux 16.940 demandeurs d’asile de 2003, cela représente une diminution de presque 10%, 9,3% exactement. Si on veut se donner la peine de voir un peu plus loin, en 2002, la chute est de près de 20% par rapport aux 18.805 demandes de l’époque.
Cette baisse spectaculaire est à imputer au changement de politique en matière d’accueil des demandeurs d’asile. Avant 2002, l’aide apportée aux candidats réfugiés politiques était financière. Cette promesse d’argent attirait bon nombre de réfugiés dits économiques. Aujourd’hui, l’aide est matérielle. La Belgique fournit un logement et la logistique nécessaire à l’intégration du réfugié.
Notre pays est donc devenu moins attrayant pour toute une catégorie de carotteurs.
En ce qui concerne les pays d’origine de ces demandeurs, c’est toujours la République démocratique du Congo qui occupe la première place du classement avec 1.471 demandeurs d’asile. Cela s’explique sans doute par les liens historiques et politiques qui unissent les deux pays.
Plus étonnant est sans doute le nombre important de Russes, 1.361, qui ont demandé l’asile dans notre pays en 2004. Cela s’explique peut-être par le fait que les populations oppressées par Moscou le sont, comme en Tchétchénie, dans des républiques qui font toujours partie de la Fédération de Russie. Au-delà de cette petite anomalie géopolitique, on constate, à l’autre bout du classement, que d’autres citoyens de démocraties ne fuient pas leur pays en masse.
Cela étant, leur arrivée chez nous est tout de même étonnante. On pense ainsi à ces deux Français, un Allemand, un Canadien, un Espagnol ou encore deux Portugais qui jugent que leur vie est mise en danger dans leur pays d’origine!
Michaël Kaibeck
© La Dernière Heure 2005