”Beaucoup de pays amis soutiennent notre pays, en mettant des bourses récurrentes à

M. Soumaïla Hima, Directeur général de l’Agence Nigérienne des Allocations et des Bourses (ANAB) : ”Beaucoup de pays amis soutiennent notre pays, en mettant des bourses récurrentes à la disposition des jeunes ‘

M. le Directeur général, veuillez nous présenter l’ANAB dans son rôle et ses attributions…
L’Agence Nigérienne des Allocations et des Bourses a été créée par l’ordonnance n° 99/70 du 20 décembre 1999. Les statuts ont été approuvés par le décret n° 99-542/PCRN/MES/R/T du 21 décembre 1999.
L’Agence Nigérienne des Allocations et des Bourses poursuit une mission de service public. Elle est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale. Son siège est à Niamey et elle est placée sous la tutelle technique du Ministère chargé de l’Enseignement Supérieur et sous la tutelle financière du Ministère chargé des Finances. L’agence a pour mission d’attribuer et gérer les bourses et allocations scolaires; d’élaborer, de proposer, de suivre et d’exécuter la politique nationale en matière de bourses et allocations scolaires. Elle est également chargée de gérer les effectifs d’étudiants, de collecter des informations concernant les élèves, étudiants et les filières de formation. Ses ressources sont la subvention de l’Etat et la dotation du budget national.
L’ANAB comprend un organe délibérant. C’est le Conseil d’Administration qui délibère sur les dossiers des candidats à la bourse et cela conformément aux critères fixés par décret. Le conseil comprend 12 administrateurs qui représentent chacun une des structures suivantes : l’association des parents d’élèves, l’association des
étudiants et élèves, l’Université Abdou Moumouni Dioffo, les ministères des Enseignements Secondaire et Supérieur, de l’Education Nationale, des Affaires Etrangères, de l’Economie et des Finances, et de la Fonction Publique ; la Chambre de Commerce le personnel de l’ANAB, le Cabinet du Premier ministre et la Présidence de la République.
Les délibérations ne sont exécutives qu’après approbation du Ministère chargé de l’Enseignement Supérieur. L’Agence est placée sous l’autorité d’un Directeur général qui assure la gestion et la direction de l’agence. A ce titre, le directeur assure, entre autres, les fonctions de gestion et d’administration, et exécute les décisions du Conseil d’administration. L’agence comprend trois (3) directions techniques qui sont la direction des allocations et des bourses, la direction des études, de l’information et des statistiques scolaires et la direction des affaires administratives et financières.

Pouvez-vous nous rappeler les critères et les modalités d’attributions des bourses?
Comme on le dit, la bourse ne donne pas, elle se mérite. Pour ce faire, il y a un décret, le décret 2007-280 PRN MESS/RT du 2 août 2007 qui fixe les modalités d’attribution des bourses. Dans ce décret, à l’article 13, il est précisé les modalités d’attribution de bourses pour les nouveaux bacheliers. En substance, l’article 13 de ce décret précise que la bourse nationale peut être attribuée aux candidats bacheliers remplissant les conditions suivantes : la première condition c’est d’être de nationalité nigérienne, la deuxième, c’est d’être âgé de 22 ans au plus pour les candidats officiels et 23 ans pour les candidats libres. Pour les candidats officiels des séries C, D, E, F, G2, G3 et assimilées, être admis au 1er groupe; pour les candidats officiels des séries C, D, E, F, G2, G3 et assimilées, être admis au 2ème groupe, justifier d’une moyenne d’admission supérieure ou égale à 10,50 sur 20 ; pour les candidats officiels des séries A, G1 et assimilées, être admis au 1er groupe, justifier d’une moyenne supérieure ou égale à 12 sur 20 ; pour les candidats officiels des séries A, G et assimilées, justifier d’une moyenne supérieure ou égale à 11 sur 20.
Pour les candidats libres des séries C, D, E, F, G2, G3 et assimilées, être admis au 1er groupe, justifier d’une moyenne supérieure ou égale à 10,50 sur 20 au baccalauréat. Pour les candidats libres des séries A, G1 et assimilées, être admis au 1er groupe, justifier d’une moyenne supérieure ou égale à 12,50 sur 20 au baccalauréat. Je rappelle que la moyenne d’attribution est égale à la somme de la moyenne obtenue au 1er groupe du baccalauréat et la moyenne annuelle de la classe terminale divisée par deux. Voilà ce qui concerne les critères. Mais il faut aussi préciser qu’avant le début des examens du baccalauréat, les établissements scolaires doivent transmettre à l’ANAB les bulletins de classes terminales des 1er et 2ème semestres de l’année en cours. On ne donne la bourse qu’à celui qui demande. Celui qui ne demande pas la bourse, même s’il satisfait les critères, on ne peut pas lui attribuer la bourse. C’est le service administratif qui réceptionne les demandes, prépare un dossier pour l’examen du conseil d’administration. A cet effet, nous disposons d’un logiciel qui prend en compte les divers paramètres et critères pour l’obtention de la bourse, l’âge, la moyenne. Ce groupe de logiciel permet automatiquement de donner une suite à la demande. Quand un dossier ne répond pas à un des critères, par exemple la moyenne ou l’âge, le logiciel donne ”rejet moyenne”, ”rejet âge”. On prépare ces dossiers, listing et les demandes physiques. C’est sur cette base que délibère le conseil d’administration.
M. Le Directeur général, la rentrée académique au Niger, c’est pour bientôt. Quelle est la situation des bourses attribuées cette année, aussi bien au niveau national qu’international ?
La rentrée académique a déjà eu lieu dans certaines facultés. A ce niveau, au terme du texte, il est prévu deux sessions du conseil d’administration pour examiner les demandes de bourses pour les nouveaux bacheliers, les retardataires ont jusqu’au 31 décembre au terme du décret, pour formuler les demandes de bourses. Pour la 1ère session, cela a déjà eu lieu, les résultats sont connus. Nous avions enregistré 3111 demandes de bourses nationales. Sur 3111 demandes, 1780 remplissent les conditions pour l’obtention de la bourse. La situation n’est pas définitive puisque le texte permet de réceptionner les demandes jusqu’au 31 décembre. Les dossiers continuent à nous parvenir, et une prochaine session du conseil d’administration aura lieu pour examiner les dossiers.

Concernant la bourse de coopération, quels sont les pays ou organismes qui appuient le Niger, et dans quelles proportions ?
S’agissant des bourses de coopération, sachez qu’il y a beaucoup de pays amis qui soutiennent le Niger dans ce sens, en mettant des bourses récurrentes à la disposition des jeunes Nigériens, c’est-à-dire des bourses qui reviennent chaque année ; et il y a d’autres pays amis et même des sociétés ou des entreprises qui offrent des bourses au Niger. Pour cette année, on peut citer l’Algérie (166 bourses), le Royaume du Maroc (50), la France (12), la Tunisie (6), le Canada (5), Cuba (3), le Soudan (12), l’Egypte (6), la Chine (35), la Turquie, le Bangladesh, etc. Cette liste n’est pas exhaustive. Il faut ajouter à cela le groupe AREVA, qui est la 1ère entreprise qui a mis des bourses à la disposition du Niger. En 2008, il y a eu 5 étudiantes qui en ont bénéficié et cette année, deux autres étudiantes ont été présélectionnées pour bénéficier de cette bourse AREVA.

Peut-on avoir une idée globale des étudiants boursiers et du volume des bourses à la charge de l’Etat ?
A la fin de l’année académique 2008-2009, c’est-à-dire au 30 juin 2009, nous avons notifié 5649 étudiants boursiers de l’Etat. Cette année, nous projetons d’avoir 8619 étudiants boursiers, parce que les résultats du bac ont été très satisfaisants. Il y a eu un nombre très important de nouveaux bacheliers et donc de candidats à la bourse. Aussi, les résultats ont été assez bons au niveau des universités. La tendance est que, très peu d’étudiants vont perdre leurs bourses ; autrement dit, bon nombre d’entre eux vont pouvoir garder leurs bourses. Or, chaque année, la bourse est renouvelée en fonction des résultats académiques. Donc celui qui ne redouble pas conserve sa bourse.

Est-ce que les dossiers des fonctionnaires en position de stage passent par l’ANAB pour l’obtention des bourses d’études ?
Dans le décret créant l’ANAB, le principe est que l’agence centralise et gère les bourses et les boursiers en collaboration avec les institutions concernées, donc avec les partenaires qui mettent leurs bourses à la disposition du Niger. S’agissant des fonctionnaires, il n’y a pas de possibilité pour la bourse nationale de financer les études d’un fonctionnaire, puisque c’est déjà quelqu’un qui dispose d’un numéro matricule. Mais il y a des possibilités avec les bourses de coopération, notamment la bourse française, la bourse de la Francophonie et la bourse canadienne. Par ce biais, les fonctionnaires peuvent postuler et bénéficier des bourses pour suivre des stages ou poursuivre leurs études. En ce qui concerne la bourse française, nous enregistrons régulièrement des dossiers de fonctionnaires. Et quand il y a une offre, nous transmettons les demandes de stage ou de poursuite d’études à l’ambassade de France.

Quelles sont les principales difficultés que rencontre l’ANAB ?
L’article 1er du décret précise que la bourse est octroyée dans la limite des crédits budgétaires mis à la disposition de l’ANAB. Or, le nombre de candidats à la bourse ne peut pas être déterminé à l’avance. Il y a donc des difficultés pour pouvoir concilier ces deux (02) situations : d’une part, on met une enveloppe à notre disposition, et d’autre part, voilà un nombre qui peut varier. Nous sommes donc obligés de limiter le nombre de boursiers en tenant compte de l’enveloppe bourse mise à notre disposition. C’est là notre principale difficulté.
Sinon, du côté de la gestion de ces bourses, nous prônons la transparence, l’équité et la justice avec le logiciel que nous avons élaboré. Nous affichons tous les résultats pour permettre à tout un chacun de comprendre pourquoi il est admis ou pourquoi il a été recalé. Les tableaux que nous affichons donnent tous les détails sur les raisons du rejet d’un dossier. C’est soit l’âge qui est dépassé soit la moyenne qui est insuffisante, ou alors c’est le dossier qui est incomplet.

Écrit par Tchirgni Maïmouna
Vendredi, 16 Octobre 2009
Source: 0http://lesahel.org

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