RENTRÉE SCOLAIRE 2004-2005
Ce qui va changer à l’école
Le programme scolaire sera enrichi par l’introduction de nouvelles formules.
La rentrée scolaire 2004-2005, fixée pour le 11 septembre 2004 au Nord et pour le 18 du même mois au Sud, aura pour objectif principal la poursuite de la mise en oeuvre du programme de réforme du système éducatif.
Dans une communication adressée, hier, à notre rédaction, le ministère de l’Education a affirmé sa disponibilité à assurer une année scolaire des plus réussies aux 7.805.000 élèves qui prendront le chemin de l’école. Pour les manuels scolaires dont les besoins se chiffrent à 65 millions, le ministère garantit, quant à ses capacités, de produire cette quantité. A cet effet, le département de Benbouzid a indiqué avoir pris des mesures concrètes afin d’éviter tout déficit.
Ainsi, il a été décidé, a-t-on relevé, de faire associer, de concert avec le ministère de la Participation, l’Enag, la SIA et l’Anep à l’impression des nouveaux manuels au nombre de 23 millions. Ce faisant, lit-on dans la communication, l’Onps imprimera 9 manuels tandis que les 3 autres entreprises publiques imprimeront 8 autres manuels (l’Enag 3, la SIA 3 et l’Anep 2). S’agissant des manuels «anciens», le ministère a précisé que 82% des 22,5 millions d’ouvrages qui doivent être produits avant la rentrée sont déjà au niveau des établissements scolaires. Quant aux 18% restants, la même source a fait cas qu’ils «le seront avant la rentrée scolaire», et d’ajouter que «la réédition corrigée et la réimpression des manuels de 1re année primaire et 1re année moyenne a été prise en charge par l’Onps, l’Enag et deux éditeurs privés (Casbah et Chihab)».
Par ailleurs, ces nouveaux manuels vont être soumis à un système de location (les anciens manuels ne seront pas concernés). Les prix de la location, note-t-on dans le communiqué, sont calculés selon les coûts de fabrication: pour la 1re année primaire, les 5 manuels coûteront 250 DA ; pour la 2e année primaire les 6 manuels coûteront 400 DA; 300 DA pour les 9 manuels de la 1re année moyenne; et 500 DA pour les 10 manuels de la 2e année moyenne.
Le programme scolaire, pour sa part, sera enrichi par l’introduction de nouvelles formules. Du coup, l’enseignement de la langue française deviendra effectif à partir de la 2e année primaire. A ce sujet, la tutelle a rassuré que «les moyens pédagogiques nécessaires pour la mise en oeuvre de cette mesure ont été minutieusement préparés: cahier d’exercices et guide du maître». Ce que le ministère ne cèle pas, sans toutefois faire dans l’alarmisme, c’est le déficit de 1500 enseignants puisque «les besoins globaux pour encadrer l’enseignement du français dans le primaire sont estimés à 24.700 enseignants, alors que le secteur ne dispose que de 23200 postes budgétaires».
Et, en guise de palliatif, le communiqué a fait état d’une «vaste opération de recrutement d’enseignants qualifiés de langue française (licence de français ou d’interprétariat)». Aussi, conformément à la décision du conseil des ministres, l’enseignement de tamazight verra le jour dès cette rentrée, et ce, en première année moyenne. Il sera avancé en 4e année primaire en septembre 2005.
D’autre part, «les filières d’excellence», mathématiques et philosophie, vont être progressivement généralisées après que des «résultats probants» eurent été enregistrés à Oran et Constantine où elles sont ouvertes aux lycéens. Tout comme l’éducation physique et sportive qui deviendra obligatoire. Il est également question de la restructuration de l’enseignement postobligatoire. Ce projet entrera en vigueur à la rentrée scolaire 2005-2006. A s’en tenir au communiqué, les programmes d’enseignement doivent être achevés en octobre-novembre de l’année en cours pour laisser le temps nécessaire à l’élaboration des 33 nouveaux manuels de la première année de l’enseignement postfondamental. Dans le but d’optimaliser la réforme, les professionnels du secteur ont bénéficié d’un cycle de formation qui a eu lieu entre les mois de mars et de mai écoulés.
Cette opération a touché 610 inspecteurs du moyen, 798 inspecteurs du primaire, 30.000 enseignants de langue arabe du cycle primaire, 16.000 enseignants de langue française concernés par la 2e année primaire et 52800 enseignants du moyen. Tout ce travail sera rigoureusement discipliné par un dispositif d’évaluation et de suivi. Comme l’a déjà annoncé Benbouzid, les établissements scolaires seront tenus par «l’obligation de résultats». Sous un autre angle, la tutelle a réitéré son engagement d’institutionnaliser l’enseignement privé. Dans le respect de la réglementation mise à la carte, «les établissements privés devraient ainsi pouvoir ouvrir leurs portes à compter de septembre 2005, les établissements existants devant se mettre en conformité d’ici là». Contrairement aux universités, les infrastructures relevant du secteur de l’éducation semblent en mesure d’assurer, dans les meilleures conditions, l’accueil des élèves. A coup de chiffres, le ministère a prouvé l’adéquation des moyens avec la demande enregistrée.
Samir SADOUN
Source : http://www.lexpressiondz.com/