Les candidats algériens au baccalauréat attendent les résultats avec angoisse
Les candidats algériens au baccalauréat devront attendre tout un mois après avoir passé leurs épreuves pour savoir s’ils ont réussi ou non. Une attente encore plus angoissante que les examens eux-mêmes.
Les 23 000 examinateurs du baccalauréat ont entamé les corrections le 21 juin, mais le ministère de l’Education n’annoncera pas les résultats avant le 10 juillet. Parents et enfants tentent de faire tout ce qu’ils peuvent pour lutter contre cette angoisse.
"Pendant qu’on se prépare à l’examen et pendant les jours des épreuves, il y a certes du stress, mais on est dans le feu de l’action. Lorsqu’on attend, on est passif et ça, c’est stressant", a expliqué Nihad à Magharebia.
"J’essaie de me dire que je suis en vacances, que je dois en profiter", ajoute-t-elle, "mais je n’y arrive pas. Je vais à la plage de temps en temps, je discute sur le net avec mes amis, mais les résultats me hantent. Je n’arrête pas d’y penser, surtout que je subis aussi la pression de mes parents."
Sa mère, Meriem, est tout aussi nerveuse. "J’ai l’impression que je ne vis que dans l’attente des résultats", explique-t-elle.
"J’ai beau me dire que ma fille est une bonne élève et que normalement, elle devrait décrocher son bac sans problèmes, je n’arrive pas à ne pas stresser. Je ne serai tranquille que le jour où je verrai son nom sur la liste des lauréats."
D’autres candidats vivent cette attente avec plus de philosophie.
"J’ai fait tout ce que j’ai pu", explique Ali. "Toute l’année, j’ai beaucoup travaillé. J’ai pris des cours de soutien, j’ai passé des nuits blanches. J’attends les résultats calmement, en me disant que j’ai fait le maximum. A quoi ça me sert de me faire du souci pour quelque chose qui ne dépend plus de moi ? En attendant la date fatidique, je profite de mon temps libre."
Une insouciance que désapprouve Fatiha, sa mère. "Je ne comprends pas qu’il puisse être aussi détendu, alors que son père et moi, on ne tient plus en place", commente-t-elle. "Je veux absolument qu’il réussisse et qu’il fasse des études supérieures. Je ne peux pas envisager un échec."
Et d’ajouter : "Je prie tous les jours pour qu’il réussisse. Si c’est le cas, je ferai une grande fête. J’inviterai la famille, les voisins et mes amis. Je voudrais partager ma fierté avec eux."
Pour la première fois cette année, le ministère de l’Education a mis en place le centre de regroupement et de proclamation des résultats, chargé de délivrer les attestations provisoires et les diplômes.
Par Hayam El Hadi pour Magharebia à Alger – 22/06/09
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