Algérie – Le Bac 2009 sous haute surveillance
Le Ministère de l’Education nationale est en train de prendre des mesures pour prévenir la "triche" et les autres types de problèmes lors des examens 2009 du baccalauréat, qui doivent commencer au début du mois prochain.
A un peu plus d’une semaine du baccalauréat, le Ministère de l’Education nationale s’affaire à vérifier que toutes les préparations de dernière minute ont été achevées. Des mesures ont été prises pour garantir la "transparence", prévenir la "triche " et éviter les erreurs dans les sujets d’examen.
Boubekeur Benbouzid, Ministre de l’Education, dit que la plus grande des priorités cette année est d’éviter la répétition des erreurs commises les années précédentes. Les autorités ont lancé un programme "anti-triche" il y a plusieurs années, et les contrôleurs seront de retour avec pour objectif de vérifier le respect de ces règles en 2009.
"Aucun chef de centre n’est désigné dans sa wilaya, aucun chef de centre d’examen n’est désigné dans l’établissement où il exerce", a clamé M. Benbouzid dans un point de presse organisé le 25 mai dernier.
Trois surveillants seront déployés dans chaque salle, dont deux enseignants du cycle secondaire et un du cycle moyen. Les enseignants ne pourront superviser les examens auxquels participeront des membres de leurs familles.
Pour assurer la légitimité la plus totale, le ministère a mis en place neuf centres spéciaux devant accueillir les copies des candidats qui seront fusionnées avec un codage en anonymat. Une fois cette opération achevée, les copies devront être acheminées vers les centres de correction.
Pour le baccalauréat 2009, le Ministère déploiera 90 000 surveillants dans 1 578 centres d’examen, et 23 000 correcteurs dans 40 centres de correction.
Le ministère de l’Education nationale escompte mettre fin aux « fuites » des résultats (avant l’annonce officielle) à travers la création d’un centre de regroupement et proclamation des résultats. Il remplacera les 40 centres qui étaient éparpillés dans tout le territoire algérien.
"Seul cet organisme sera au courant des résultats définitifs et habilité à les rendre public le 10 juillet prochain", a encore expliqué M. Benbouzid. " Il est chargé de proclamer les résultats et de délivrer toutes les attestations provisoires, les diplômes ainsi que les différentes statistiques."
Les responsables ont également pris des mesures pour assister les élèves dans leurs études pré-examens. Le Ministère a a cette semaine mobilisé une équipe de psychologue pour aider les étudiants, les accompagner durant cette période de préparation mais aussi pour leur expliquer ce qu’il faut faire le jour de l’examen.
Chaque établissement scolaire sera dote d’un psychologue, qui fera des visites quotidiennes dans les classes, pour expliquer aux étudiants les importants détails des examens et les rassurer.
Pour que cet examen, crucial pour l’avenir des candidats, se déroule dans les meilleures conditions, le gouvernement algérien a alloué une enveloppe de 206 milliards de centimes pour couvrir tous les besoins.
Les candidats, eux, restent partagés entre espoir et scepticisme. Imane, 17 ans se dit rassurée du fait que "les pouvoirs publics prennent le Bac au sérieux".
"C’est notre avenir qui est en jeu", continue-t-elle. "Il ne faut surtout pas prendre cela à la légère. Mais je ne comprends pourquoi il serait gênant de connaître les résultats à l’avance. J’espère qu’on pourra consulter nos notes sur Internet, comme dans les années passées."
Imane espère avoir une moyenne supérieure à 13/20 pour réaliser son rêve : devenir médecin.
Sa mère, Safia, ne semble pas apprécier les mesures draconiennes prises pour parer aux risques de triche. "J’ai comme l’impression qu’ils prennent nos enfants pour des copieurs… Etant institutrice, j’ai eu à surveiller les épreuves du Bac. Les cas de triche étaient très rares", dit-elle à Magharebia.
Les enseignants du secondaire sont, eux aussi partagés. "Tout cela a un air de déjà-vu", dit M. Aouchar, professeur de maths à Alger. "Chaque année, il y a de nouvelles et d’anciennes promesses. Mais l’année dernière, il y avait encore des erreurs dans les sujets d’examen".
Pas moins de 444 514 candidats (263 330 scolarisés et 181 184 libres) devront passer le baccalauréat dans quelques jours. L’année dernière, 53% des postulants au baccalauréat ont obtenu le précieux sésame qui ouvre la porte de l’université.
Par Mouna Sadek pour Magharebia à Alger – 29/05/09
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