Le lycée municipal Banbata pour sa souplesse
Lors de son passage en classe de seconde, Jules avait le choix entre effectuer son second cycle dans un lycée scientifique et technique et continuer sa scolarité dans un lycée d’enseignement général. Il opta pour une série scientifique au lycée municipal Banbata, un lycée d’enseignement général. « Au lieu de faire une seconde scientifique et technique j’ai préféré un lycée d’enseignement général où l’encadrement et le suivi des élèves sont moins rigoureux comparés aux lycées techniques. Cela me laissait du temps pour m’adonner à mon activité favorite, le commerce » justifie-t-il.
Lycéen et … marchand ambulant
«A cette époque, me confie Jules, j’avais de nombreux amis commerçants au grand marché de Ouagadougou et je pensais devenir un jour un grand commerçant de la place. J’avais été initié à cette activité par un camarade d’école primaire qui a prématurément quitté les bancs de l’école. Nous étions certes des marchands ambulants mais, nous gagnions de l’argent. Ce n’était pas beaucoup mais c’était significatif pour nous. Nous vendions du matériel électrique et des pacotilles en tout genre. Au départ, c’était une activité que je menais juste pour avoir de l’argent de poche mais par la suite, à l’instar de mon initiateur, j’ai failli en faire mon activité principale. Si j’ai pu m’en détacher, c’est grâce à l’un de mes frères qui a fait de brillantes études (il est aujourd’hui ingénieur en Génie Civil : travaux publics et bâtiments). Il était allé jusqu’à me payer des cours de soutien à domicile en maths et physique en début de Terminale. Honnêtement je n’en avais pas besoin (et on a très vite arrêté d’ailleurs) puisque mes résultats moyens dans les classes précédentes étaient dus au fait je ne consacrais pas suffisament de temps aux études. Mais ce geste m’a profondément touché et m’a énormement motivé. »
« En ce qui concerne le choix de la série scientifique, j’avoue avoir été plus littéraire que scientifique au collège poursuit-il. Néanmoins, le choix d’une série scientifique s’imposait pour la classe de 2nde en raison notamment de l’horreur que j’éprouve vis-à-vis de la lecture. »
Jules intègre donc le lycée municipal Banbata de Ouagadougou; un lycée placé sous la responsabilité de la mairie centrale de Ouagadougou. En juillet 1998, il obtient son Bac série D avec la mention Assez bien.
En guise de synthèse, Jules affirme « je n’ai rien de bien particulier à dire au sujet de l’école, je n’y accordais pas suffisament d’importance et je le regrette. J’étais un élève moyen, peut-être chanceux. En revanche, j’avais une excellente mémoire et c’est d’ailleurs cette qualité que j’ai su exploitée pour réussir mes années lycée. »
Aucune réelle ambition professionnelle
A cette époque, Jules n’avait pas une idée précise de ce qu’il voulait faire plus tard dans la vie. « J’étais conscient des multiples options de l’après-bac dit-il. Mais je n’avais pas de réelles ambitions éducatives à cause de mes activités commerciales. » Cependant, il avait un penchant symbiotique pour l’agronomie. En effet, poursuit-il, «fils d’un paysan, j’ai labouré la terre et, devenir agronome était un aboutissement logique. J’aimais semer les cultures, sarcler, buter et récolter. Le choix de l’agronomie constituait la quête d’une méthode dans une pratique avec laquelle je suis né. »